Oui parce qu'il faut l'admettre, organisation au top ou pas, nous étions surtout venus voir les courses, des courses avec du niveau, de la technique et des champions du monde à la fin. Et on peut dire que nous n'avons pas été déçus.
En effet, même si nous avions raté le titre de Yann sur le 10 000m à points jeudi soir, nous étions là pour celui d'Alexis à l'Elimination, assis au bord de la piste, juste contre la rambarde, et tapant comme des sonnés sur les tôles bordant la piste à chaque passage des coureurs pour encourager Yann et Alexis. Malheureusement ce fut le seul titre auquel nous allions assister pour l'équipe de France. Cependant, cela ne nous a pas empêché de vivre les autres courses avec autant, sinon plus d'enthousiasme et notamment la finale du 500 mètres le même soir avec Julien et Nicolas dans la course à la médaille. Pour en finir côté résultat, la plus grosse déception viendra de la finale de l'Américaine et notre 5ème place (avant disqualification). Et pourtant ce fut certainement la plus belle course sur piste disputée à Gijon et la seule avec un peu d'ambiance dans les tribunes.
Pour le reste, on en a pris plein les mirettes côté technique en particulier avec les Coréens qui étaient impressionnants et attaquaient les mains dans le dos. Une petite américaine nous a époustouflé par son envie et sa vitesse (Sara Sayasane). Ce n'est pas tant que les autres ne voulaient pas, mais on avait vraiment l'impression qu'elle voulait plus qu'eux.
Et puis nous avons eu un coup de coeur pour les Indiens (ceux des Indes, il n'y avait personne avec des plumes sur des rollers). Déjà nous étions au camping avec eux. Et puis sur les patins, il ne leur manquait pas grand chose pour réussir à accrocher les pelotons et on ne doute pas qu'ils seront dans la meute d'ici quelques années. En attendant, souvent distancés assez vite dans les courses de fond, ils tentaient de rester le plus possible en piste.
C'est d'ailleurs un constat général très positif. Aucun coureur n'aurait laissé sa place à un autre et ils fesaient tout pour rester en course. Lors des relais, trois des quatres finales ont été entâchées par des chutes (qui font partie de la course malheureusement). Mais aucune des équipes, qu'elle soit distancé ou non, ne baissait le rythme. Certaines équipes sur le point de prendre un tour relançaient en sortie de virage comme si elle jouaient la victoire. Cet état d'esprit faisait vraiment plaisir à voir.
Au final, nous garderons donc un très bon souvenir de ces championnats du monde malgré la tristesse de l'organisation et du public. Tout d'abord, parce que c'était nos premiers championnats et que nous n'avons donc pas connu, ni la Corée, ni la Colombie les années passées. Ensuite parce que le niveau exceptionnel des patineurs présents et les nombreux records du monde nous ont vraiment donné envie de progresser encore.
Loin de tout ça, nous allons reprendre le chemin de la FIC dès la semaine prochaine, et tenter d'être bien placé, pour pouvoir jeter le pied sur la ligne, comme Joseph Mantia...